Les crises se suivent et ne se ressemblent pas

Le mot rebond fait fureur ce matin, mais il serait plus sage de s’en tenir à la minorisation des pertes pour rendre compte de la situation des Bourses et du marché pétrolier. Après un « lundi noir », les investisseurs reprennent leur souffle ce mardi, impressionnés par la visite symbolique du président chinois à Wuhan et les déclarations de matamore de Donald Trump. À l’image de la fébrilité des marchés, leur opinion est versatile.

La vente à découvert, on va voir ce que l’on ne va pas voir

Interdire la vente à découvert, vous n’y pensez pas ! La pratique instituée qui consiste à parier sur la baisse du cours d’une action, quitte à mettre la chance de son côté en lançant des rumeurs, est par trop lucrative. Elle occupe dans le monde financier une place insoupçonnée, car elle fait des heureux des deux côtés, de celui des emprunteurs de titres comme de celui des prêteurs qui n’y rechignent pas afin d’arrondir leurs fins de mois. Mais il ne faudrait pas tomber dans l’excès !

La mauvaise farce du talent et de la réussite

En ces temps d’inégalités croissantes, comme l’INSEE vient encore de le relever en France, chiffres 2018 à l’appui (*), le talent est seriné en exemple pour justifier les bonnes fortunes. Ni l’héritage, ni les guerres, ni la corruption, ni surtout la spéculation, qui sont autant d’occasions de les amasser, n’ont l’heur d’être évoqués. Mais qu’est-ce que le talent a donc à faire là-dedans, quand les transactions financières sont de plus en plus l’occasion d’une gestion passive ou confiées à des robots ?

L’opacité financière n’est pas une fatalité

Peut-on imaginer avoir contracté une dette et ne pas savoir avec qui ? Cela semble parfaitement incongru, mais c’est pourtant le sort des États qui sont globalement dans l’ignorance de l’identité des détenteurs de leurs obligations souveraines. Cela n’est pas sans avantage, peut-on remarquer au passage, puisque cela permet aux âmes bien intentionnées de menacer des foudres d’un marché hors de portée les contestataires de leurs diktats dogmatiques. Nouveauté, lever ce voile est à portée !

Cette petite cachotière de BCE

La relance des mesures d’achats obligataires de la BCE décidées sous la présidence Mario Draghi est entrée en application, et l’ampleur des acquisitions d’obligations d’entreprise a surpris les analystes financiers. La critique montante d’un plan qui serait superflu est prise à contrepied : tout se passe en effet comme si la BCE avait élargi ses objectifs sans le crier sur les toits, ne se contentant pas de soutenir les États les plus faibles de l’Union par ses achats de titres souverains et avait ajouté une nouvelle corde à son arc en œuvrant à la stabilisation du marché de la dette … Lire la suite